La Méningite des Poireaux (théâtre)
Récit de la vie donquichottesque du docteur psychiatre François Tosquelles.
Les Clubs thérapeutiques des cliniques de Saumery, La Borde et Château-Renault vous proposent de découvrir l’histoire de François Tosquelles. Ce médecin atypique, en pleine seconde guerre mondiale, engagea un combat digne d’un Don Psyquichotte pour la reconnaissance de la folie comme patrimoine de l’Humanité !
Tranches de vie du psychiatre, paroles de malades et de soignants entrecoupées d’apparitions de la grand-mère de Frédéric Naud : « La Méningite des poireaux » possède la fraîcheur d’un collage et l’extravagance d’un cadavre exquis.
Conception et jeu : Frédéric Naud et Jeanne Videau
Ecriture : Frédéric Naud et Cie
Musique : Chloé Lacan et Alice Noureux
Mise en scène : Marie-Charlotte Biais
Aide aux écritures (textes et dramaturgie): Chloé Lacan
Lumière : Louna Guillot
Grains de sel et de folie : Alice Noureux
Tarif Unique 8€
21h au Club de la Chesnaie
L’histoire
C’est le récit épique de la vie de François Tosquelles, psychiatre, catalan, membre du POUM, réfugié, résistant et co-inventeur d’une nouvelle psychiatrie. Ce sont aussi les chroniques héroïques, de la naissance de ce mouvement, la psychothérapie institutionnelle, au sein de l’hôpital de Saint-Alban-sur-Limagnole en Lozère, pendant la guerre 1939-1945. Ce sont encore des lectures d’extraits de Trait-d’Union, le journal interne de cet hôpital, dans lequel les malades pouvaient écrire tout ce qu’ils voulaient sans aucune censure. C’est enfin l’histoire d’Elise K., jeune femme malade, internée à la même époque, dans un autre hôpital, et qui, comme plus de 40 000 malades français, subit une autre psychiatrie, déshumanisée et assassine.
Pourquoi ce titre : La méningite des poireaux ?
Ces mots sont extraits de Trait d’Union, le journal interne de l’hôpital psychiatrique de Saint-Alban-sur-Limagnole entre 1950 et 1982, symbole de la psychothérapie institutionnelle, du travail du Docteur François Tosquelles et sujet-matériau de nos premières recherches. C’est une touchante définition de la folie par elle-même, en fait l’expression paradoxale d’une malade, qui refusait sa maladie mentale et avançait cette étrange affection pour expliquer ou disculper quoi ? Sa maladie mentale.
Un théâtre pauvre
Ils sont deux sur une scène vide. Sauf, au loin, un fatras de bouts de guéridon-caisse-en-bois, journaux, radio-cassettes… qui se rappellent à nos greniers refoulés ou qui se trottent en nous, des allures de cheval Rossinante et de mulet de la Mancha. Ils sont deux pour dire des bouts de vie avec une veste trop grande pour elle. A moins que ce soit pour raconter cette aventure psychiatrique avec une veste trop étriquée pour lui.
Tous deux disent un décor de feuilles de journaux « il y en a marre de toute cette neige et de la méchanceté du monde ». Tous deux plient et déplient les mots des malades qui planent comme des Traits-d’union entre les épisodes de ce Chevalier Don Psyquichotte. L’accordéon pleure la guerre d’Espagne et la maladie mentale. L’accordéon arrache aux tripes la rage des Résistances et la guérison de la société toute entière bénie par la parole des fous. Ils sont deux, un peigne en guise de moustache, pour faire entendre la vie sanchopanchesque de ce psychiatre qui a permis un journal en guise de médicamental et qui, toute sa vie, a fait la révolution au ralenti, pour être sûr de n’oublier personne.
Manifestations soutenues au titre des Projets artistiques et culturels de territoire financé par la Région Centre (P.A.C.T)